<< Retour à la Newsletter

My Favorite Page #29

La reconversion professionnelle au sein de notre unité.

La reconversion professionnelle au sein de notre unité.

Plusieurs études récentes indiquent que le nombre de salariés souhaitant changer d’emploi et le pourcentage de ceux qui passent le cap sont en forte progression. La fonction publique n’échappe pas à cette observation. Au sein de notre unité, Magali Thonnus (départ mars 2021) et Cindy Aknin (départ février 2024) ont accepté de témoigner de cette expérience.


Quel était votre poste au sein de notre unité, dans quelle équipe ?

Magali

J’étais assistante ingénieure en techniques biologiques dans l’équipe de Frédéric Bringaud, je travaillais donc en parasitologie, auprès de Loïc Rivière et d’Erika Pineda. On étudiait les facteurs de virulence et la métabolomique. Je faisais de la biologie moléculaire, biochimie, culture cellulaire et microscopie sur les Trypanosomes.

Cindy

J’étais assistante ingénieure en recherche dans l’équipe de Marie-Line Andreola, donc en virologie. Mes dernières activités au sein du groupe étaient l’étude de l’impact des G quadruplex dans le cycle viral de VIH.


Quel est votre poste aujourd’hui ?

Magali

Je suis assistante en gestion financière, administrative et comptable pour le Centre Emile Durkheim. C’est un laboratoire de sciences humaines et sociales, à cheval sur des sujets de sociologie et de science politique. Il y a 150 personnes, dont 70 doctorants. Je m’occupe de la dépense, de l’évènementiel, des doctorants, etc.
[https://www.centreemiledurkheim.fr/]

Cindy

Je suis en mission de reconversion professionnelle sur un poste d’Assistante Administrative financière et comptable au sein de l’IBGC. A ce jour, j’ai un périmètre d’activité bien défini, dont principalement la gestion des commandes de tous les frais généraux, du matériel collectif et de l’infrastructure ; la gestion des stagiaires et de leurs dossiers. J’effectue également des justifications financières de contrat.


Comment avez-vous choisi votre nouvelle orientation professionnelle ?

Magali

Au moment du COVID, j’ai fait un bilan et me suis rendue compte que j’avais fait le tour de mon poste. Pour l’enrichir, j’ai fait des propositions qui n’ont pas été retenues (comme la communication). Du coup, j’ai cherché comment rester au service du CNRS et de la recherche et j’ai discuté avec des collègues gestionnaires et responsables administratives. Elles m’ont expliqué leur métier et je me suis dit que c’était ce dont j’avais besoin : développer mes savoir-être auprès de publics très divers et me sentir utile directement. Les savoirs (droit, GBCP gestion budgétaire et comptable publique, etc ) et savoirs faire (un demi-million de logiciels) étaient également un nouveau monde pour moi, donc beaucoup à découvrir. Le temps dans l’administration (même s’il est toujours trop long) est beaucoup plus court qu’en bio, avant d’avoir un papier par exemple. C’est cet impact direct et visible qui me manquait.

Cindy

Grâce à un bilan complet de compétences réalisé par un prestataire mandaté par le CNRS


Comment avez-vous préparé votre reconversion professionnelle ? Avez-vous été accompagnée ?

Magali

Oui, j’ai contacté le service RH et le service formation de la délégation, qui m’a guidée dans mes questionnements. J’ai suivi la formation « évolution professionnelle » et j’ai contacté un très grand nombre de personnes pour faire ma petite enquête sur l’adéquation entre mes aptitudes et les compétences à développer. J’ai fait un journal de bord qui a duré plus de six mois pour préparer tout et avancer. Le document fait 40 pages, je l’ai retrouvé récemment. J’ai fait des tests, des listes de compétences transposables, un gros travail sur moi, sur ce que je voulais, ce que je ne voulais plus. Je remercie de nouveau Loïc et Fred d’avoir été là.

Cindy

Dans mon cas cette reconversion professionnelle est un reclassement.
Durant cette démarche de reclassement, j’ai pu être accompagnée par le CNRS, notamment le médecin du travail et le service formation de la DR15.
Le bilan de compétences m’a permis de mettre en lumière vers quoi me reconvertir, mais aussi de pouvoir mettre en évidence mes atouts, mes faiblesses, mes savoirs faire, mes savoirs être, mes aptitudes, …
A l’issue de ce bilan, le CNRS Biologie (ex INSB) m’a proposé une mission de reconversion de 6 mois au sein d’un laboratoire.
Cette mission a pour but de me former en interne au métier d’assistante administrative financière et comptable ; mais aussi de confirmer mon choix de reconversion.


Comment avez-vous vécu ce changement ?

Magali

Il y a eu des hauts et des bas, de l’excitation, beaucoup de peur, mon imaginaire tournait à plein régime. Il y a eu le « deuil » du MFP et de toutes les personnes que j’allais voir beaucoup moins souvent (vous me manquez dans ma nouvelle drôle de vie). Il y a eu plein d’incertitudes, mais l’équipe qui m’a accueillie était très bienveillante. Pendant 3 mois la prise de poste a été très dure car je ne m’attendais pas au tsunami de mails que l’on reçoit en gestion. Et c’était en période de reconfinement, je ne voyais pas mes collègues, ou avec des masques. En gestion, les demandes sont du simple stylo au dossier de mission en pays à risque, en passant par un séminaire avec plusieurs invités à faire déplacer, des chercheurs étrangers pour lesquels il faut préparer un contrat d’accueil,... Je n’arrivais pas trop à savoir à quel point j’étais concernée par chaque demande, et je ne connaissais pas les interlocuteurs des services à contacter. Je n’avais pas le langage administratif non plus. Toute la partie logicielle a également été une découverte, même si Sandrine Guit m’y avait exercée pendant trois mois. Je profite de cette occasion pour la remercier de nouveau pour ses conseils et son écoute.

Cindy

Au début de ce choix de changement, j’ai eu beaucoup de mal à prendre la décision, il fallait que j’abandonne un métier de cœur que j’exerçais depuis plus de 20 ans et hélas que je ne pourrais plus effectuer. Mais vers quel métier me tourner ? Les mois passant ainsi que la réalisation de ce bilan de compétences m’ont permis de me projeter sur un nouveau métier. Et ainsi de voir cela comme un nouveau départ, un nouveau challenge, une opportunité.


Quel est votre ressenti aujourd’hui au sein de votre nouvel emploi ?

Magali

Je suis à l’aise dans beaucoup de domaines maintenant, bien identifiée par mes collègues, et je me forme à la gestion des contrats de recherche (programmation, recrutements). En revanche la catastrophe des nouveaux logiciels d’ordres de mission que sont Etamine, Notilus et Goelett, a eu un impact terrible sur l’exercice de mon travail. Je prépare beaucoup de missions et c’est dur. Il m’est arrivé de pleurer (de rage). Pour le reste, il y a toujours du nouveau, aucune journée ne se ressemble et j’échange avec énormément de monde (service centraux et agents, direction, département etc). C’est très enrichissant. J’ai aussi un confort notable puisque j’ai deux jours de télétravail, pendant lesquels je fais les tâches qui demandent le plus de concentration (bilans financiers, enrichissement de l’intranet…).

Cindy

Cela fait seulement 4 mois que j’ai pris mes fonctions au sein de ce nouveau laboratoire et je suis encore en plein apprentissage de ce nouveau métier ; mais je peux déjà vous dire que mon choix de reconversion est le bon ! J’évolue dans un environnement stable, formateur, stimulant et bienveillant. A ce jour, je suis complétement épanouie dans ces nouvelles fonctions, et je me sens utile, point indispensable à ma motivation et mon implication.


Auriez-vous des conseils pour ceux qui envisagent de se reconvertir ?

Magali

Pas de coup de tête, bien faire un bilan de ses aptitudes, de ce qu’on ne souhaite plus, de ce que l’on souhaite. Il faut vraiment contacter la RH et ne pas rester dans son coin. Au fond de mon labo, je pensais ne savoir rien faire d’autre que des manips, alors qu’énormément de nos compétences sont transposables et recherchées. Peu de personnes sont capables d’une attention soutenue et de s’organiser, d’analyser, de chercher (et trouver) des solutions. C’est de cela dont pas mal de structures ont besoin : on est très débrouillard intellectuellement et donc on peut s’adapter à pleins de problématiques professionnelles. En plus les chiffres n’ont pas de secret pour nous.
Une reconversion, ce n’est pas facile, mais c’est probablement ce qu’il faut faire si on tourne en rond après avoir tenté de diversifier son poste en interne. Cela nous redynamise, nous redonne confiance en nous, nous stimule et nous donne de l’entrain.

Cindy

Lancez- vous !!!  L’épanouissement professionnel et le bien-être au travail sont primordiaux.


Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Magali

A quelle heure l’apéro ?

Cindy

Sur ce type de démarche, il faut faire preuve de patience et de persévérance.
Le tout est d’aboutir à un changement qui nous convienne !
Bonne continuation à tous que ce soit dans votre métier actuel ou pourquoi pas dans un autre

Cette lettre est publiée par le comité de rédaction de la Newsletter de l'UMR5234

Pour toute question concernant cette lettre, écrivez à Christina Calmels.

Responsable de la publication : Frédéric Bringaud

Responsables de la rédaction : Christina Calmels et Patricia Pinson

Comité de rédaction : Corinne Asencio, Carole Bertinetti, Sandrine Guit, Floriane Lagadec, Paul Lesbats.

Intégration / Design : Nicolas Landrein.