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Pour vous parler du prochain congrès AFRAVIH qui aura lieu à Bordeaux en avril, nous avons contacté le professeur d’épidemiologie François Dabis, chef d’équipe à l’ISPED (Institut de Santé Publique, Epidémiologie et Développement) et président de cette 9ème édition, qui a accepté de répondre à nos questions. 

Professeur Dabis, nous profitons de cet article pour vous présenter car au sein de notre UMR, tous nos membres ne vous connaissent peut-être pas et ne savent pas notamment que vous êtes le nouveau Directeur de l’ANRS. Comment êtes-vous devenu Directeur de l’ANRS et président de l’édition AFRAVIH ?

Ces deux situations sont vraiment distinctes :

- l’Afravih (https://www.afravih.org) est une société savante. Il y a deux ans la question de la localisation du prochain congrès 2018 s’est posée. Au départ, un pays en Afrique était envisagé mais comme un autre congrès (l’ICASA) avait déjà lieu sur ce continent en décembre 2017 à Abidjan, il était difficile d’envisager un autre évènement à une date si proche. Une ville en Europe ou en France a été recherchée et Bordeaux a proposé sa candidature en tant que site historique de la recherche épidémiologique, clinique et virologique en France et de ses relations francophones. Le fait que notre dossier ait été retenu, nous en sommes fiers, est bien le reflet de cette implication bordelaise dans la recherche et la lutte pour contrôler ces épidémies tant sur le plan régional qu’international.

- Concernant l’ANRS la décision est plus récente. En décembre 2016, l’ancien directeur de l’ANRS, J.F Delfraissy était nommé président du CCNE (Comité Consultatif National d'Ethique), il a dû prendre immédiatement ses nouvelles fonctions. L’ANRS est une agence autonome de l’INSERM, ainsi son PDG a recherché un(e) candidat(e) au sein de notre communauté pour ce poste de Directeur de l’ANRS et proposé son nom aux ministres de tutelle (Recherche et Santé). J’ai ainsi accepté il y a exactement un an de devenir le nouveau Directeur de l’ANRS.

L’acronyme AFRAVIH veut dire Alliance Francophone des Acteurs de santé contre le VIH et les infections Virales chroniques, cette association ne gère pas que le congrès sujet de cet article, son action est beaucoup plus large. Pouvez-vous, s´il vous plait, nous présenter cette association ?

L’évènement principal de l’AFRAVIH, dont la gouvernance est francophone, est l’organisation du Congrès sujet de cet article tous les deux ans. Pour organiser celui de Bordeaux, j’ai souhaité m’entourer de deux vice-présidents : le Pr Coumba Touré Kane pour avoir le point de vue de l’Afrique et de la virologie et le Pr Philippe Morlat pour les aspects cliniques et en tant que Président du Groupe d’Experts chargé des recommandations françaises.  La préoccupation actuelle de l’organisation est bien sûr de réussir ce congrès-ci mais aussi de déterminer le lieu du prochain congrès 2020 !

Cette société savante gère également un autre congrès AFRAMED en Afrique du Nord, la 2^ème édition a eu lieu en septembre 2017 en Tunisie. Ce congrès est important dans cette région où les hépatites sont un vrai problème de santé publique et où il y a peu de communication scientifique et de mobilisation.

Des cours de formation à la recherche clinique sont aussi organisés dans différents pays d’Afrique.  

Enfin sur le site web dédié, un espace est réservé pour des échanges, des demandes d’information entre francophones…

Montréal fut la première ville en 2001 à accueillir le congrès AFRAVIH, puis Lyon, Bruxelles, Paris, Casablanca, Genève, Montpellier et Bruxelles ? Quels souvenirs gardez-vous de ces congrès ?

Je n’ai pas participé à toutes les éditions, personnellement j’ai assisté à 5 congrès et j’ai ressenti une amélioration progressive au cours des années. Quoiqu’il en soit, je n’ai jamais eu l’impression d’assister au congrès de trop, au contraire, j’y ai toujours appris quelque chose, j’ai toujours eu de vrais échanges. En conclusion j’en garde de très bons souvenirs, … ce qui nous met la pression pour maintenir cette même qualité et cette atmosphère à la fois studieuse et amicale lors de cette prochaine édition !

Que pouvez-vous nous dire pour nous donner envie d’aller à cette 9ème édition AFRAVIH ?

Deux points importants pour vous donner envie de vous inscrire et participer à cette 9^ème édition :

Vous allez pouvoir actualiser vos connaissances avec de nombreuses synthèses préparées par des experts et aussi connaitre les nouveautés tant en soins, en recherche fondamentale, en sante publique, en études communautaires car l’AFRAVIH ce sont aussi beaucoup de communications originales…

Au sein d’une large communauté francophone (nous attendons plus de 1 000 participants), vous pourrez échanger en français mais aussi avec des experts internationaux renommés. Ces échanges vous permettront de croiser les regards entre pays francophones du Nord et du Sud. En effet, on connait le risque de voir un fossé se creuser à nouveau entre les pays du Nord où il y a une maitrise plus rapide des épidémies et les pays du Sud où leur contrôle est encore fragile. A bientôt à l’AFRAVIH 2018, du 4 au 7 avril !